jeudi 22 décembre 2011

De l'influence de Joyce sur Google

Finnegans Wake est un roman de James Joyce écrit à Paris et publié en 1939.

Extrait: His mouthfull of ecstasy (for Shing–Yung-Thing in Shina from Yoruyume across the Timor Sea), herepong (maladventure !) shot pinging up through the errorooth of his wisdom (who thought him a Fonar all, feastking of shellies by googling Lovvey, regally freytherem, eagelly plumed, and wasbut gumboil owrithy prods wretched some horsery megee plods coffin acid odarkery pluds dense floppens mugurdy) as thought it had been zawhen intwo. Wholly sanguish blooded up disconvulsing the fixtures of his fizz. Apang which his tempory chewer med him a crazy chump of a Haveajube Sillayass. Joshua Croesus, son of Nunn! Though he shall live for millions of years a life of billions of years, from their roseaced glows to their violast lustres, he shall not forget that pucking Pugases. Holihowlsballs and bloody acres! Like gnawthing unheardth !

Ne me demandez pas de traduire, c'est bien au dessus de mes moyens. Vous pouvez trouver sans doute des traductions sur la Toile. Pour le fun, la traduction par Google Translate qui traduit "googling" en "googling":

Sa bouchée de l'extase (pour Shing-Yung-Chose dans Shina partir Yoruyume travers la mer de Timor), herepong (maladventure!) Tiré ping à travers les errorooth de sa sagesse (qui ont pensé de lui un FONAR tout, feastking des shellies par googling Lovvey, freytherem royalement, eagelly à plumes, et wasbut abcès à la gencive owrithy aiguillons misérables certains horsery megee chemine odarkery acide cercueil pluds denses floppens mugurdy) que la pensée elle avait été zawhen intwo. Entièrement sanguish sang jusqu'à disconvulsing les montages de son pétillant. Apang laquelle son tempory mâcheur med lui un idiot fou d'un Sillayass Haveajube. Joshua Crésus, fils de Nunn! Bien qu'il vivra des millions d'années une vie de milliards d'années, de leur rougeoie roseaced à leurs lustres violast, il ne doit pas oublier que Pugases Pucking. Holihowlsballs et des acres de sang! Comme gnawthing unheardth!

Et pour ceusses qui auraient encore raté ça, l'interview des "mecs de "Google"dans Playboy.

vendredi 25 novembre 2011

Serge au Collège

Dans le cadre de la chaire Informatique et sciences numériques

Leçon inaugurale de mon cours
Sciences des données : de la Logique du premier ordre à la Toile

jeudi 08 mars 2012 18H00, Collège de France, Amphithéâtre Marguerite de Navarre

Détails

dimanche 16 octobre 2011

Fondation Ecologie Avenir

Suis-je pour une Fondation "Ecologie d'Avenir" au sein de l'Institut? Sans trop savoir ce qu'il y a dedans je suis plutôt pour.

Est-ce que je soutiens la place de Claude Allègre comme Président de son conseil d'orientation? Non du fait de ses positions sur le changement climatiques.

Le sujet est important et l'académie devrait éviter de créer des polémiques inutiles. Je veux croire que Claude Allègre est sensible aux problèmes écologiques. Il devrait alors comprendre le handicap que représente sa présidence pour la Fondation.

vendredi 1 avril 2011

Allez Maurice !

Avec Fukushima, on n'a pas de quoi se réjouir.

Je pourrais parler des résultats de la loterie Labex et autres Machinex, mais j'y comprends rien. Je n'arrive pas à me motiver sur ce sujet. Luc m'a montré hier que le résultat de Rossman s'appliquait à FO et pas à datalog. Et ça me fout les boules. Mais l'échec de mon labex d'informatique, je m'en fous. C'est bête mais je m'en fous, mais complètement.

Pour un sujet important: ne pas manquer La nécessité d'une véritable éducation de l'informatique sur France Q. Et en plus, ça donne le plaisir de passer 18 minutes avec Maurice Nivat.

Et une pensée pour Philippe Flajolet qui est allé faire des algorithmes ailleurs...




vendredi 18 mars 2011

La tambouille de la recherche à la française

On s'inquiétait un peu dans le milieu de la recherche de ces Labex et de leurs évaluations. Dans ce milieu on a une grande expérience de l'évaluation. On s'inquiétait de l'ampleur du problème, du trop grand nombre de contraintes, du travail dans l'urgence, etc.

Il semblerait qu'on avait raison de s'interroger.

http://blog.educpros.fr/henriaudier/2011/03/17/la-grande-patouille-des-labex/

PS: on m'a trouvé un peu mou sur le sujet du 12-0 pour les hommes aux élections de nouveaux membres de l'académie. Il fallait comprendre. Je trouve cela inadmissible, inacceptable, intolérable.

mercredi 16 mars 2011

Où sont les femmes?

Hier j'étais à l'académie.

On a élu Joseph Sifakis et ça fait plaisir. Nous sommes si peu d'informaticiens à l'académie.

Mais la fête a été gâchée. Sur les 12 nouveaux membres, aucune femme. Voir http://www.academie-sciences.fr/. Pas de quoi parader. Jusqu'à maintenant j'hésitais sur un système de quotas qui a l'effet pervers d'élire des femmes en jetant une ombre sur leur niveau. Je pensais naïvement qu'elles étaient largement assez nombreuses à avoir le niveau pour qu'il n'y ait pas besoin de ça. Je n'hésite plus. S'il faut des quotas pour élire des femmes qu'on mette des quotas.

Un article précédent sur le sujet. Rien n'a changé :-(

mardi 8 mars 2011

Web et révolution numérique

Quelques minutes extraites d'un débat de plus de deux heure: à Sèvres Débat

http://www.sevres-debats.net/

sur Daily motion

Towards Universal Access to Human Knowledge

La Cantine, Mercredi 16 mars 2011, à partir de 19h

«Towards Universal Access to Human Knowledge» Brewster Kahle

L’initiative de Google sur la numérisation en masse assortie de clauses d’exclusivité sur ces ressources (notamment sur leur indexation) pose la question de l’accessibilité de ces savoirs, accumulés depuis des siècles par les bibliothèques.

Comment cet accès peut-il être garanti à l’avenir, verra-t-on une écologie de systèmes innovants naître sur ces nouveaux contenus comme on l’a vu avec l’émergence d’un espace d’information immense et ouvert, le Web, il y a une vingtaine d’année ?

L’Open Content Alliance a été créée pour permettre un accès ouvert à toutes ces connaissances mais aussi pour que l’innovation se poursuive sur la base de ces contenus numérisés.

Plus généralement, Internet étant devenu le média clé de notre époque doit pouvoir être mis en perspective, maintenant et dans le futur, comme l’illustre encore, s’il en était besoin, le rôle qu’il joue dans le printemps arabe. Ce média mérite un mémoire. Afin de préserver et de rendre utilisables des fragments significatifs et de valeur de ce déluge d’information, il est nécessaire de constituer une mémoire ouverte de l’Internet, à grande échelle. Comment une telle mémoire peut-être créée et conservée dans le temps, comment l’utiliser, quels problèmes pose-t-elle ?

Le fondateur d’Internet Archive et de l’Open Content Alliance Brewster Kahle, viendra nous faire part de son point vue sur ses questions et en débattre, mercredi 16 mars.

Cette conférence, qui aura lieu à La Cantine, premier espace de travail collaboratif en réseau (http://lacantine.org/), sera suivie d’une discussion avec les participants, modérée par Hervé le Crosnier et Julien Masanès, directeur de l’Internet Memory Foundation.

L’Internet Memory Foundation (anciennement European Archive) est, à l’image d’Internet Archive, une institution à but non lucratif qui, depuis 2005, soutient activement la préservation de l’Internet comme nouveau média. (http://internetmemory.org). Internet Memory construit une mémoire du Net permettant l’analyse, la recherche et création de nouveaux services innovants.

Au programme

19h Pot d'accueil des participants

19h30 Brewster Kahle : «Un accès universel aux connaissances»

20h15 Discussions autour des thématiques abordées

Nous vous remercions de nous confirmer votre participation en vous inscrivant sur le site de la Cantine :

http://lacantine.org/events/towards-universal-access-to-human-knowledge-by-brewster-kahle


dimanche 27 février 2011

Le cassoulet siliconé de Sarkozy

Un article sur Rue89 qui dit à peu près ce que je racontai dans un vieil article. Ça prouve que nous sommes de plus en plus à penser ça?

mardi 15 février 2011

Help: Linguist needed !

Préambule : On m'a agressé sur le thème "on assiste à des trucs incroyables en Tunisie et en Egypte, qui s'appuient sur Internet, et tu n'en dis rien dans ton blog". Oui et en plus, je vais parler d'un sujet tellement mineur. Mais c'est la définition d'un slow blog : on parle de ce qu'on veut, quand on veut. Le Web et la démocratie, le sujet me passionne. Pas seulement pour ce qui est de la révolution mais surtout parce que potentiellement cela pourrait faire des citoyens qui contrôlent leurs élus, qui participent aux décisions. J'aimerais en parler... Mais une autre fois.

Prenons une science un peu particulière: La science du traitement de l'information au sens large, un peu à la Peter Denning, qui inclut des choses comme les télécoms, le traitement du signal, la bioinformatique. Comment on appelle ça ?

En anglais, ça hésite; voir en fin d'article. En Français, on a un terme excellent : Informatique, dont je comprends l'étymologie comme "science du traitement de l'information".

Mais voilà, par bêtise ou peut-être pour de sombres raisons politiques, on a un peu galvaudé le mot.

Informatique, ça fait rayon de la FNAC avec ses alignements de "livres" sur Windows et Word. Et pour citer Gérard Berry, quand on dit "tu t'y connais en informatique ?", ça sous-entend 'tu saurais réparer mon PC vérolé par un virus ?".

Bon. Si je ne me trompe, le mot mécanique peut désigner à la fois une science, la branche de la physique dont l'objet est l'étude des corps en mouvement ou à l'équilibre, mais aussi la conception voire la réparation de machine, et même un dispositif physique "la mécanique d'une horloge". On a pourtant gardé le mot mécanique pour la science. Tiens d'ailleurs la section de l'académie des sciences s'appelle Mécanique et Informatique. On y a mis les sciences avec des noms à problème?

On besoin d'un mot pour en parler. Si ce n'est informatique, c'est quoi?

Science et technologie de l'information et des télécommunications: cette appellation STIC a eu le vent en poupe pendant longtemps aux ministères et au CNRS. Au final, ça fait un peu has been car les télécoms maintenant c'est totalement de l'informatique. Et puis personne ne sait trop ce que ça veut dire.

Science de l'information: Malheureusement ce terme correspond au super étroit "Information science" = the collection, classification, storage, retrieval, and dissemination of recorded knowledge treated both as a pure and as an applied science.

Sciences du numérique (rien à voir avec analyse numérique) prôné notamment je crois par Gérard Berry, et qui est le nom de la chair du collège de France. Dans l'esprit de Gérard, c'est très large, un peu ce que je traduis moi par informatique.

Le CNRS vient de créer un institut des sciences informatiques et de leurs interactions. Si le "ique" référait déjà aux sciences, c'est un pléonasme? Ou alors c'est juste pour bien insister sur le coté scientifique. Finalement, j'aime assez ça.

Quand on me demande ce que je fais: je suis "chercheur en informatique" (et ni en computer science, STIC, sciences numériques, sciences digitales, etc.). Et maintenant je dirai que mon domaine c'est les sciences informatiques.

Informatique, j'ai choisi ton camp. :-)

Rédigé à la suite d'une question de Val Tannen (U. Penn) et d'échanges de mails avec lui et Gérard Berry (INRIA).

______________________________________________

En anglais, ça hésite:
  • On a le "computer science" mais "calculer" n'est qu'un bout de la lorgnette.
  • On a sa variante de computing sciences.
  • On a informatics utilisé plutôt en UK que Webster traduit par "Information science".
Il suffit de consulter la richesse des noms de départements... d'informatiques dans les pays de langue anglaise. C'est le souk! C'est que les pauvres, ils n'ont pas pensé à habiliter le mot informatics.

vendredi 11 février 2011

Fac, je te hais.

Les non-chercheurs qui liront ces lignes découvriront avec plaisir que la gestion de l'information pose aussi problème dans un institut de recherche en informatique.

De quoi parle-t-on à l'INRIA en ce moment? J'aurais tant aimé écrire qu'on parle à la cafette et dans les couloirs de trucs comme la comparaison entre les DHT et le gossiping pour la recherche d'information en pair à pair ou de la démonstration des théorèmes fondamentaux des mathématiques en COQ. Vous rêvez ! On parle :
  • des nouvelles pratiques du suivi des chercheurs.
  • de la Fac.
Le suivi du chercheur. Un large sujet ! On imagine du coaching par d'autres chercheurs, comme ça se fait ailleurs. Mais non! Il s'agit de RH et de paperasserie. La méthode proposée est bâclée, imposée dans une urgence incompréhensible, mélangée d'évaluation (merci! Ça suffit! On est déjà bien trop évalués.) J'ai bien pensé écrire un article là dessus. Mais le sujet finit par me donner la nausée (trop d'emails). Alors je vais parler de l'autre sujet, plus light.

Fac, c'est un joli nom, un diminutif sympa, tout droit sorti des 4 facultés médiévales de l'université: les arts, la théologie, le droit et la médecine. Wiktionnaire nous dit que ça vient du latin facultas, "capacité".

Mais on ne parle pas de ça à l'INRIA. Chez nous, Fac, ça veut dire " Feuille d'ACtivité ". C'est un bousin pour dire le temps que vous passez à bosser pour la communauté européenne.

En préambule, pour ceux qui ne sont pas du milieu, expliquons rapidement les projets de recherche européens. Le plus souvent avec des gens un peu partout en Europe, on monte des "consortiums", on écrit une proposition de projet. Il est évalué. S'il est accepté, on doit faire le boulot proposé avec les moyens humains promis. D'où les fameuses facs qui montrent les personnes qui ont bossé sur le projet et le temps qu'elles y ont passé. Un peu comme si quand vous faites réparer votre voiture, vous exigiez de savoir qui a travaillé dessus et quand et combien de temps. On doit aussi apporter des "déliverables" (livrables?) promis, typiquement des rapports, du logiciel, des démonstrations.

On a vu par le passé des gens abuser (surtout des industriels s'il faut faire dans la délation, plus rarement des chercheurs), "charger" des journées de travail fantaisistes et recevoir de l'argent de l'Europe sans trop faire de recherche. Donc les feuilles de temps, même si j'adore pas, je respecte. Mais la manière d'installer la FAC nouvelle mérite d'être soulignée.

Précaution: Je vais sans doute me tromper sur les détails, dire des bêtises. Je ne suis pas un expert en Fac et je ne tiens pas le devenir.

Le logiciel FacWeb est arrivé, au nom qui fleure bon les vieux campus et les nouvelles technologies. Son installation tient d'un management autoritaire totalement méprisant des chercheurs. En tous cas, c'est comme ça que le ressentent les chercheurs.

Ce qui pose problème :
  • Dans l'urgence, on nous demande de tout laisser tomber pour nous occuper de feuilles d'activité.
  • On n'arrive pas à se connecter à FacWeb de l'extérieur et quasi tous les chercheurs sur mon contrat sont à Cachan "à l'extérieur". (C'est vrai que la Fac est une information très sensible au moins confidentielle défense).
  • Puis, on se connecte mais nos comptes n'ont pas été créés
  • Ensuite ils ont été créés mais nos mots de passe ne marchent pas, etc.
Bien sûr, si vous lisez des emails fleuves, si vous passez quelques coups de fils, si vous allez suivre une formation au Parc Club, et si vous avez un bon karma, vous n'aurez aucun problème avec la Fac. Bref, si vous vous arrêtez tout ce que vous aviez prévu de faire et passez au service des services, tout ira bien. Mais juste un petit rappel pour ceux qui nous dirigent. Nous aussi, on bosse. C'est marrant, on fait de le recherche avec des deadlines, des réunions, du travail. On ne peut pas tout laisser tomber pour suivre une nouvelle procédure.

On avait le choix entre annuler notre réunion de travail de Jeudi et la remplacer par une journée Fac ou ne pas remplir les Fac du mois de Janvier. On a choisi la deuxième option. Seulement voilà, on a ensuite réalisé qu'une assistante se retrouvait à faire nos feuilles d'activité en échangeant des emails avec nous pour les compléter. Ca lui fait une surcharge de travail considérable. Marche arrière toute. On a décidé de remplir les Fac car on ne veut surtout pas rendre la vie encore plus difficile aux assistantes des services.

Alors qu'est-ce qu'on peut faire? Râler sa frustration. Ce que je fais.

C'est vrai que ça ne prend pas tellement de temps de remplir les Fac (quand tout est au point). C'est vrai que les chercheurs réagissent de manière trop épidermique quand on leur demande de faire de la paperasserie. Mais il faut comprendre qu'ils ont de plus en plus de ces petites tâches qui les empêchent de bosser. Il faut comprendre que quand un chercheur a déjà une journée super chargée, il déteste perdre une ou deux heures sur une procédure installée dans l'urgence, mal préparée, avec des outils mal adaptés, pour donner une information qui tiendrait en quelques lignes: les journées où il a bossé sur le projet machin en janvier.

Pour finir, je me suis dit que bosserai sur les Fac le weekend, mais ça, ce n'était pas possible: FacWeb ne bosse pas le weekend (sic). Il y a sans doute aussi de bonnes excuses (les logiciels qui travaillent même le weekend sont plus chers?) mais quand même c'est trop drôle.

vendredi 4 février 2011

Connaissez-vous Léo Szilàrd ?

Ce texte me parait si vrai que j'ai des doutes sur sa véracité. Même s'il est faux, merci Marie-Christine.

Léo Szilàrd (1898-1964), premier concepteur de la réaction en chaîne (dès 1933), auteur de la lettre cosignée avec Einstein pour convaincre le président Roosevelt de fabriquer la bombe A... Ce visionnaire (pour bien d'autres raisons que nous ne détaillerons pas) consacra la fin de sa vie à la défense d’un monde dénucléarisé et à l’écriture de nouvelles. Dans l’une d’elles "la voix des dauphins", un milliardaire demande au personnage principal, un chercheur, comment on pourrait ralentir l’avancée de la science, trop rapide selon lui.

Le chercheur répond : « On pourrait mettre en place une agence dotée annuellement de trente millions de dollars. Les chercheurs ayant besoin d’argent pourraient y faire des demandes, en se montrant convaincants. Comptons pour examiner les dossiers dix comités, chacun composé d’une douzaine de chercheurs. Prenons les chercheurs les plus actifs et nommons-les membres de ces comités… Premièrement, les meilleurs chercheurs seraient soustraits à leurs laboratoires et occupés à l’évaluation des dossiers. Deuxièmement, les chercheurs cherchant de l’argent se concentreraient sur des questions jugées prometteuses, et sur lesquelles ils seraient à peu près sûrs de pouvoir publier rapidement. Les premières années, il y aurait certainement une augmentation notable de la production scientifique ; mais à force de rechercher les choses évidentes, bientôt la science se tarirait… Il y aurait des modes, et ceux qui les suivraient auraient les crédits. Ceux qui ne les suivraient pas n’en auraient pas, et apprendraient rapidement à suivre les modes à leur tour. »

Léo Szilàrd, The Voice of the Dolphins, Simon et Schuster, 1961.

dimanche 23 janvier 2011

Les: promesses et écueils du Web

J'ai animé un débat sur ce thème dans le cadre de Sèvres Débats :

http://www-rocq.inria.fr/~abitebou/pub/11SevresDebats.pdf

Ce n'est pas compliqué de faire participer le public sur ce sujet. Il suffit de balancer quelques Scuds comme : "les jours du papier sont comptés" ou "Et si la vie virtuelle est mieux que la vie réelle, pourquoi ne pas oublier la vie réelle".

Évidemment, le sujet est trop vaste : on n'a pas pu tout aborder.

mardi 4 janvier 2011

Indignez-moi, Benoît !

Avec tout le battage médiatique, j'attendais beaucoup du petit livre de Stéphane Hessel, "Indignez vous !". Après l'année de l'iPad, on allait avoir le réveillon de l'indignation.

Avec tout le respect qui est dû à son grand âge, quelle déception!

Ça commence plutôt bien avec des indignations qu'il est toujours bon de rappeler. Oui ! Qu'on arrête de nous dire que le pays n'a pas les moyens d'une politique sociale: le pays est bien plus riche qu'à la libération. Oui ! "L'indifférence est la pire des attitudes".

Sinon. Ça patauge. Les solutions du Conseil National de la Résistance. Vous ne croyez pas que ça date ? Que ce n'est pas adapté à nos problèmes ? Pas un mot sur l'écologie. Mon tout est très franchouille dans la catégorie champions de l'indignation. Pas un mot sur comment construire ? La pureté révolutionnaire mais pas le réalisme. Quelles pistes suivre ? Comment avancer ?

On s'indigne et on va boire un coup au troquet du coin ?

Si je suis resté sur ma faim dans cette absence de proposition, j'ai été carrément bloqué quand SH s'est mis à parler de Palestine. 2 pages sur les 13 du texte ! Il n'a pas trouvé de meilleure cause d'indignation en Afrique, en Asie ? Non ! Sa principale indignation, c'est Gaza et la Cisjordanie. Et là je trouve son indignation déséquilibrée, injuste. Pas un mot pour dire que des juifs ont le droit de vivre en Israel, pas un mot en faveur des juifs expulsés des pays arabes. Quand même, ma bonne dame, c'est insupportable après ce qu'ils ont vécu, qu'ils puissent faire ça.

Je suis le premier à défendre les droits des palestiniens mais je m'arrange pour mettre dans la même phrase ceux des israéliens. Pas M. Hessel.

Deux illustrations. "Le Hamas n'a pas pu éviter que des rockets soient envoyées sur les villes israéliennes" (sic). "on peut se dire que le terrorisme est une forme d'exaspération... L'exaspération est compréhensible, je dirais puisqu'elle est naturelle". Quoi ??? SH rajoute quand même "mais pour autant elle n'est pas acceptable". Ouf ! On aurait fini par croire en lisant ce texte que le Hamas n'est pas un mouvement terroriste, une bande de pacifistes dont le terrorisme est à soutenir. Vous avez dit confus ?

Oui. Pour finir, le texte plonge encore plus dans la confusion avec deux pages sur la non-violence et l'insurrection pacifique assez incompréhensibles.

Si nous n'avons pas mieux à opposer aux penseurs du libéralisme qui inondent nos télés, nos radios, nos journaux, nous sommes mal barrés.